MISRATA, Libye- «Si nous mourons, nous serons des martyrs et nous irons au paradis.» Debout dans sa robe grise plissée, chaussée de sandales fleuries, ses cheveux châtain voletant en deux couettes, Aïcha, 8 ans, profère des mots d'une austérité dérangeante.
Aïcha est une enfant de la révolution: une parmi les milliers de jeunes Libyens qui, au cours des trois derniers mois, ont vu davantage de violence, d'instabilité, de destruction et de morts que la plupart des adultes du monde n'en verront au cours de toute une vie.
Le soulèvement de février contre le dirigeant libyen Mouammar al-Kadhafi a rapidement dégénéré en guerre civile qui n'a épargné aucune région du pays. Des milliers de Libyens ont été tués, blessés ou déplacés au cours des combats. Pendant des mois dans la ville de Misrata, à l'ouest de la Libye, la bataille a fait rage dans et autour des maisons des civils. De l'artillerie lourde, des roquettes et des bombes à fragmentation envoyées par les troupes de Kadhafi ont ravagé la ville assiégée. Et les familles n'avaient aucun abri où se mettre en sécurité.
«On attend blottis les uns contre les autres, en priant pour que notre maison ne soit pas la prochaine à être touchée», explique le père de la fillette, Salem Ali, 55 ans.
Qasr Ahmed, riche quartier résidentiel près du port, a subi de nombreux et lourds pilonnages. Au cours de ce que Human Rights Watch a qualifié d'«attaques aveugles», jusqu'à 80 roquettes ont pu tomber en moins d'une heure à cet endroit. Des maisons entières ont été détruites, faisant trembler sous le choc les fenêtres à l'autre bout du quartier.
Terrain miné pour les petits
La ville est devenue un environnement mortel pour les enfants. L'usage par Kadhafi des bombes à fragmentation, pourtant interdites par la réglementation internationale, représente un danger particulièrement menaçant. «Nous les appelons les bombes-bonbons, parce que les explosifs ressemblent à des jouets»
kadafi se rend t'il compte du mal qu'il fait ?
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