
En installant, le 28 mars 2012, les nouveaux patrons du Port autonome de Douala (Pad), le ministre des Transports, Robert Nkili, leur avait indiqué une feuille de route détaillée en huit points. En bonne place figure la vigilance qui doit être de mise, à travers le renforcement des mesures de sécurisation des biens importés ou à exporter et conservés dans l’enceinte portuaire.
Les observateurs avaient apprécié
cette référence faite aux questions de sécurité car il est de notoriété
publique que des individus sans foi ni loi s’emparent souvent de tout
ou partie des marchandises. Les plaintes des usagers ne sont pas rares à
ce sujet. Il y a quelques jours, en effet, des reporters de CT ont
rencontré des particuliers ayant importé d’Europe des véhicules
d’occasion qui leur ont été livrés au Pad avec des pièces en moins,
parmi lesquels le système de turbo au niveau du moteur et les machines
lève-vitres automatiques.
Curieusement, les victimes, alors
qu’elles se lamentaient, disent avoir été approchées par des inconnus
qui leur ont proposé des pièces de rechange d’origine. D’où viennent ces
pièces ? Difficile de répondre avec certitude à cette question, faute
d’enquête minutieuse le long de la chaîne de transport et de
manutention. Même si circule dans l’opinion l’idée selon laquelle les
pièces de rechange présentées aux victimes des vols sont généralement
celles qui ont été démontées sur les biens endommagés.
A quel niveau le forfait a-t-il été
commis ? Peu importe. Mais, une chose est d’ores et déjà indéniable : au
Pad, les actes de brigandage incluant le vol des commodités dans
l’habitacle ou de tout autre appareil qui y a été placé, ont fini par
générer et alimenter au quotidien de véritables réseaux d’activités
lucratives, dont les tentacules mafieuses impliquent parfois des acteurs
insoupçonnés.
Ce dossier propose une enquête au cœur
d’une Caverne d’Ali Baba à ciel ouvert, où se mêlent vols, recels et
trafics, avec un zoom sur les filières et leurs acteurs. Puisqu’il
semble que la chaîne de voleurs n'est plus seulement constituée des
acteurs présents sur la place portuaire à Douala, mais de ceux qui
opèrent tout au long du trajet du bateau. L’Autorité portuaire a
également été approchée, au sujet des stratégies à adopter pour éliminer
définitivement ce qui s’apparente à l’hydre, dans un contexte marqué
en plus par le vol récent dans les caisses du Pad d’une somme d’environ
80 millions de F.
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