Sur le terrain, les insurgés se rapprochent et espèrent prendre Syrte d'ici dix jours si les partisans du "guide" ne capitulent pas. Un commandant rebelle a dit que ses hommes étaient à moins de 100 km à l'est de Syrte et un autre commandant a dit à Reuters que la ligne de front occidentale était à 30 km de la ville. Muammar Kadhafi est né à Syrte et, après son coup d'État de 1969, a transformé ce tranquille village de pêcheurs en important centre de pouvoir, aujourd'hui peuplé de 100 000 habitants. Il est relativement soutenu dans cette ville. Qu'il ait choisi ou non de s'y retirer, la prise de Syrte serait un pas important pour les rebelles, stratégiquement et symboliquement. "Maintenant, nous avons juste besoin de trouver Kadhafi", a dit Djamal Tunalli, commandant rebelle à Misrata, à Reuters. "Je pense qu'il se cache toujours sous Bab al Aziziah, comme un rat", a-t-il dit en référence au complexe fortifié de Kadhafi, pris mardi par les rebelles.
L'enjeu pétrolier
Sur le front oriental, les rebelles étaient dimanche soir à sept kilomètres au-delà de Bin Djaouad et contrôlaient le carrefour de Naoufalia. "Nous avançons lentement", a dit Mohammad Zaouaoui, porte-parole des rebelles, à Reuters. "Nous voulons donner plus de temps aux négociations, pour donner la chance à ceux qui tentent de persuader les habitants de Syrte de se rendre et d'ouvrir leur ville", a-t-il ajouté. À Tripoli, le Conseil national de transition (CNT), formé par les insurgés, tente de raffermir son emprise sur la ville après des journées de confusion et de résistance des partisans de Kadhafi. Des explosions et quelques coups de feu pouvaient encore être entendus dans la nuit de dimanche à lundi. L'odeur des corps en décomposition et des poubelles brûlées flotte encore dans la ville et il est difficile de s'alimenter.
La guerre continuera jusqu'à ce que Kadhafi soit tué ou capturé, assurent les responsables du CNT en insistant sur le fait que le "guide" ainsi que son fils Seif al-Islam et le chef des services de renseignements devront être jugés en Libye, bien qu'ils soient recherchés par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité. "Nous n'avons pas négocié lorsque nous étions faibles et nous ne négocierons pas maintenant que nous avons libéré toute la Libye", a dit Mahmoud Chammam, ministre de l'Information du CNT, lors d'une conférence de presse. Le CNT tente de rétablir les services de base et de faire redémarrer l'économie, fondée sur le pétrole.
Des responsables ont annoncé dimanche qu'un gazoduc important vers la Sicile avait été réparé et que les exportations pourraient reprendre d'ici la fin du mois de septembre. À l'Ouest, la Tunisie a rouvert un poste-frontière crucial pour le ravitaillement du pays. Le CNT s'est également fixé pour mission d'empêcher les représailles des rebelles contre les anciens partisans de Muammar Kadhafi. De nombreux cadavres ont été retrouvés ce week-end et les soupçons d'exécutions sommaires concernent les deux camps.
Mouhamed.
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