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Wednesday, May 11, 2011

Les veuves de Ben Laden objet de discussions entre les Etats-Unis et le Pakistan

 

Près de la résidence fortifiée à Abbottabad, le 8 mai.
Près de la résidence fortifiée à Abbottabad, le 8 mai.AP/Anjum Naveed
Dans la résidence fortifiée d'Abbottabad, au Pakistan, Oussama Ben Laden vivait en famille. Ses trois femmes et treize de ses enfants étaient donc là lors de l'assaut, dans la nuit du 1er au 2 mai. L'une de ses épouses, la plus jeune, a d'ailleurs été blessée par balle à la jambe. Depuis, tous sont détenus et interrogés par les services secrets pakistanais (ISI).
Les bribes d'information qui ont filtré dans la presse ses derniers jours autour de la vie d'Oussama Ben Laden – il vivait à Abbottabad depuis cinq ans, après avoir vécu quelques années dans un village du nord du Pakistan, dans le district de Haripur – ont ainsi été obtenues, et diffusées par le Pakistan. Mais le témoignage des trois femmes pourrait permettre d'apporter de précieuses informations non seulement sur le chef d'Al-Qaida mais sur le fonctionnement de l'organisation, l'identité de ses membres et de ses soutiens.
Lundi, les Etats-Unis ont ainsi indiqué qu'ils avaient demandé à Islamabad de leur transmettre les renseignements trouvés par les autorités pakistanaises dans la résidence et de leur donner accès aux trois femmes du chef d'Al-Qaida afin de les interroger. Les Etats-Unis, qui ont saisi une masse de documents dans la résidence d'Oussama Ben Laden, aimeraient retracer les déplacements du chef d'Al-Qaida et mettre au jour les réseaux dont il a pu bénéficier à travers le monde. "Nous pensons qu'il est très important d'entretenir une relation de coopération avec le Pakistan, précisément parce qu'il en va de notre intérêt national en matière de sécurité", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
LE PAKISTAN RÉSERVE SA DÉCISION
Une demande qui intervient alors que les relations entre les deux pays se sont franchement refroidies depuis le raid : à Washington, si l'administration de Barack Obama prend soin de ne pas accuser directement le Pakistan d'avoir offert un refuge à Oussama Ben Laden, beaucoup s'interrogent sur une éventuelle complicité de membres des services secrets pakistanais avec le chef d'Al-Qaida, qui a passé ces cinq années près d'Islamabad sans être débusqué. Le Pakistan n'a d'ailleurs pas été prévenu d'une intervention armée étrangère sur son sol.
Le premier ministre pakistanais, Yusuf Raza Gilani, a balayé, lundi, les accusations portées contre son pays d'incompétence voire de complicité avec les extrémistes islamistes. Son gouvernement est pris entre, d'une part, les pressions américaines et, d'autre part, l'exaspération d'une frange de sa population, qui dénonce la coopération avec les Etats-Unis, accusés de violer la souveraineté du Pakistan. Un drone américain a encore tué mardi trois extrémistes présumés en tirant sur un véhicule dans la région du Sud-Waziristan, près de la frontière afghane.
Signe de la dégradation des relations, une chaîne de télévision et un journal pakistanais ont rendu public un nom, présenté comme celui du chef de la CIA au Pakistan. Les Etats-Unis ont indiqué que cette information était fausse et que le chef de station de la CIA à Islamabad restait en poste. Mais pour des responsables américains, cette fuite même erronée constitue une tentative de diversion face aux interrogations pressantes auxquelles sont soumises les autorités pakistanaises.
Laisser les Américains interroger les veuves pourrait donc apparaître comme un premier signe de réchauffement. "Les Pakistanais semblent désormais prêts à nous autoriser à les [femmes] voir. Espérons que les signaux qu'ils nous envoient seront suivis d'effets", a dit à Washington un responsable américain proche du dossier. Mais un membre du gouvernement pakistanais a démenti qu'une autorisation ait déjà été accordée. "Il est prématuré ne serait-ce que d'y songer", a-t-il prévenu, en soulignant que les enquêteurs pakistanais devaient d'abord terminer leur propre travail.

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