Un espace de 20 km autour de la centrale japonaise de Fukushima Daiichi a été déclaré jeudi zone interdite. Plusieurs techniques de décontamination, dont le recours à des plants de cannabis, pourraient être appliquées. Il n’y a toutefois pas de solution miracle. Passage en revue des différentes alternatives.
La phytoremédiation, vraie-fausse solution miracle
Planter du cannabis pour décontaminer les sols? La solution, qui s'appelle la phytoremédiation, fait appel à des plantes, dont, éventuellement, le cannabis. L'idée peut paraître anecdotique, mais elle a néanmoins été sérieusement étudiée par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). "Tout le monde en rêve, indique au JDD.fr Henri Métivier, rédacteur en chef de la revue Radioprotection et auteur pour l’OCDE de rapports sur l’accident de Tchernobyl. Mais l’histoire du cannabis, c’est peut-être une bonne plaisanterie." Roland Desbordes, président de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), en explique le principe: "L’idée, c’est d’utiliser des plantes qui fixeraient la radioactivité et l’amèneraient dans la tige. En coupant les tiges, vous extrairiez la radioactivité du sol." Il faudrait ensuite se débarrasser de cette récolte polluée, éventuellement en l’incinérant. Mais les cendres constitueraient autant de déchets radioactifs. En outre, les résultats ne sont pas nécessairement au rendez-vous: "Des gens qui ont voulu faire des expériences, par exemple sur des salades, nous ont sollicité. On a mesuré les taux de radioactivité dans le sol, puis dans les plantes pour voir quel est le transfert entre les deux. Au final, c’est très, très décevant", explique-t-il.
Planter du cannabis pour décontaminer les sols? La solution, qui s'appelle la phytoremédiation, fait appel à des plantes, dont, éventuellement, le cannabis. L'idée peut paraître anecdotique, mais elle a néanmoins été sérieusement étudiée par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). "Tout le monde en rêve, indique au JDD.fr Henri Métivier, rédacteur en chef de la revue Radioprotection et auteur pour l’OCDE de rapports sur l’accident de Tchernobyl. Mais l’histoire du cannabis, c’est peut-être une bonne plaisanterie." Roland Desbordes, président de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), en explique le principe: "L’idée, c’est d’utiliser des plantes qui fixeraient la radioactivité et l’amèneraient dans la tige. En coupant les tiges, vous extrairiez la radioactivité du sol." Il faudrait ensuite se débarrasser de cette récolte polluée, éventuellement en l’incinérant. Mais les cendres constitueraient autant de déchets radioactifs. En outre, les résultats ne sont pas nécessairement au rendez-vous: "Des gens qui ont voulu faire des expériences, par exemple sur des salades, nous ont sollicité. On a mesuré les taux de radioactivité dans le sol, puis dans les plantes pour voir quel est le transfert entre les deux. Au final, c’est très, très décevant", explique-t-il.
Les bénéfices limités du nettoyage systématique
Nettoyer sans relâche permet de se débarrasser de la radioactivité sur des espaces limités, comme des routes, par exemple. "Dans la zone interdite qui entoure Tchernobyl, des camions passent régulièrement nettoyer les routes qui se recontaminent en permanence, parce que la radioactivité est juste là, dans le bas-côté. Dès qu’il y a du vent, les poussières reviennent", explique Roland Desbordes. Les toits des bâtiments peuvent aussi faire l’objet de lavages, à grands renforts de produits décapants. Mais les bénéfices sont limités: "Ça fait beaucoup de rejets chimiques et on se demande s’il ne vaut mieux pas changer la toiture. En outre, l’efficacité diffère selon le type de tuiles", précise Henri Métivier.
Nettoyer sans relâche permet de se débarrasser de la radioactivité sur des espaces limités, comme des routes, par exemple. "Dans la zone interdite qui entoure Tchernobyl, des camions passent régulièrement nettoyer les routes qui se recontaminent en permanence, parce que la radioactivité est juste là, dans le bas-côté. Dès qu’il y a du vent, les poussières reviennent", explique Roland Desbordes. Les toits des bâtiments peuvent aussi faire l’objet de lavages, à grands renforts de produits décapants. Mais les bénéfices sont limités: "Ça fait beaucoup de rejets chimiques et on se demande s’il ne vaut mieux pas changer la toiture. En outre, l’efficacité diffère selon le type de tuiles", précise Henri Métivier.
Labourer pour enfouir le césium
Les différents types de césium sont les radioéléments qui posent le plus de problèmes à long terme. Les iodes, également libérés lors de l’incident, disparaissent en quelques mois. Il faut en revanche 30 ans pour que disparaisse la moitié de la radioactivité du césium. Durant les premières années, le césium tend à pénétrer dans le sol. Pour s’en débarrasser, "il y a une technique, c’est l’enfouissement profond par labourage", explique Henri Métivier. "Mais Il faut labourer sur des profondeurs d’un mètre. Ça n’est pas non plus la panacée", tempère-t-il. D’autant plus que cette solution n’est pas du tout pertinente dans les zones urbaines.
Les différents types de césium sont les radioéléments qui posent le plus de problèmes à long terme. Les iodes, également libérés lors de l’incident, disparaissent en quelques mois. Il faut en revanche 30 ans pour que disparaisse la moitié de la radioactivité du césium. Durant les premières années, le césium tend à pénétrer dans le sol. Pour s’en débarrasser, "il y a une technique, c’est l’enfouissement profond par labourage", explique Henri Métivier. "Mais Il faut labourer sur des profondeurs d’un mètre. Ça n’est pas non plus la panacée", tempère-t-il. D’autant plus que cette solution n’est pas du tout pertinente dans les zones urbaines.
Une zone condamnée pour des dizaines d’années
La zone interdite de 30 km qui entoure Tchernobyl devrait rester inhabitable pour "plusieurs centaines d’années", selon Roland Desbordes. "On peut imaginer le même scénario à Fukushima", affirme-t-il. Comme à Tchernobyl, les travaux pour démanteler les réacteurs endommagés prendront des années. Il faudra donc sans doute ménager jusqu’à la centrale japonaise un accès décontaminé en permanence pour permettre l'accès des travailleurs opérant sur le site. "Ça risque d’être interdit longtemps. Mais il faut avoir les valeurs exactes et une cartographie précise", juge Henri Métivier.
La zone interdite de 30 km qui entoure Tchernobyl devrait rester inhabitable pour "plusieurs centaines d’années", selon Roland Desbordes. "On peut imaginer le même scénario à Fukushima", affirme-t-il. Comme à Tchernobyl, les travaux pour démanteler les réacteurs endommagés prendront des années. Il faudra donc sans doute ménager jusqu’à la centrale japonaise un accès décontaminé en permanence pour permettre l'accès des travailleurs opérant sur le site. "Ça risque d’être interdit longtemps. Mais il faut avoir les valeurs exactes et une cartographie précise", juge Henri Métivier.
Les risques pour ceux qui s’aventurent dans la zone interdite
La zone de 20 km autour de la centrale accidentée avait été évacuée dans les premiers temps de la crise nucléaire, peu après le séisme et le tsunami du 11 mars. Environ 80.000 habitants ont ainsi laissé derrière eux leurs maisons et leurs biens. Selon les dispositions prises jeudi par les autorités japonaises, chaque famille pourra envoyer l’un de ses membres pour récupérer des possessions abandonnés pendant une durée maximum de deux heures. "Faire l’aller-retour ne pose aucun problème, assure Henri Métivier. Si vous y allez, vous n’allez pas avoir un débit de dose qui va vous tuer." En revanche, Roland Desbordes estime que les habitants de la zone ne pourront pas emporter n’importe quel type d’objets. "Ils pourront peut-être prendre des objets personnels ou des souvenirs à l’intérieur des maisons. Si c’est pour récupérer des choses qui étaient dehors, un vélo par exemple, ça me paraît beaucoup plus problématique", affirme-t-il. Les riverains de la centrale ne sont donc pas au bout de leurs peines.
La zone de 20 km autour de la centrale accidentée avait été évacuée dans les premiers temps de la crise nucléaire, peu après le séisme et le tsunami du 11 mars. Environ 80.000 habitants ont ainsi laissé derrière eux leurs maisons et leurs biens. Selon les dispositions prises jeudi par les autorités japonaises, chaque famille pourra envoyer l’un de ses membres pour récupérer des possessions abandonnés pendant une durée maximum de deux heures. "Faire l’aller-retour ne pose aucun problème, assure Henri Métivier. Si vous y allez, vous n’allez pas avoir un débit de dose qui va vous tuer." En revanche, Roland Desbordes estime que les habitants de la zone ne pourront pas emporter n’importe quel type d’objets. "Ils pourront peut-être prendre des objets personnels ou des souvenirs à l’intérieur des maisons. Si c’est pour récupérer des choses qui étaient dehors, un vélo par exemple, ça me paraît beaucoup plus problématique", affirme-t-il. Les riverains de la centrale ne sont donc pas au bout de leurs peines.
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