BENGHAZI, Libye (AP) — L'armée française a déclaré vendredi que l'espace aérien libyen était "sous contrôle" alors que les frappes de la coalition internationale se sont poursuivies. De son côté, l'Union africaine (UA) a infligé un camouflet à Moammar Kadhafi en plaidant pour une période de transition, des élections démocratiques et des réformes politiques en Libye.
La coalition a mené de nouveaux raids aériens dans la nuit de jeudi à vendredi, frappant une batterie d'artillerie et des blindés des forces gouvernementales près d'Ajdabiya (est), verrou stratégique vers Benghazi, le fief des insurgés.
Les rebelles tiennent le centre d'Ajdabiya, assiégée depuis plus d'une semaine, mais sont soumis aux tirs d'artillerie incessants des forces pro-Kadhafi postées dans les faubourgs. Les habitants de la ville n'ont plus d'électricité et d'eau courante, et beaucoup ont fui.
Des explosions ont également été entendues à Tripoli, la capitale, avant l'aube vendredi, apparemment causées par des frappes aériennes.
"L'espace (aérien libyen) est sous contrôle", a déclaré le chef d'état-major français Edouard Guillaud à France-Info, expliquant que la destruction par un Rafale français d'un appareil libyen jeudi en était la preuve. "La nuit dernière, un avion français a détruit une batterie d'artillerie avec une bombe guidée laser, une batterie qui tirait sur la ville d'Ajdabiya", a-t-il également souligné.
Sur le plan diplomatique, des représentants du régime Kadhafi ont rencontré des responsables de l'Union africaine vendredi en Ethiopie. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé la présence d'un représentant de l'opposition à la réunion mais Mustafa Gheriani, porte-parole du Conseil national libyen de transition (CNLT), qui représente l'insurrection, a dit ne pas être au courant.
"La position du conseil national est claire depuis le début: pas de négociations" avec le régime Kadhafi, a-t-il rappelé. Le dirigeant libyen doit "cesser les bombardements et quitter le pays".
De son côté, le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, a déclaré que l'UA souhaitait une période de transition en Libye conduisant à des élections démocratiques. Il a souligné que des réformes politiques étaient inévitables et a jugé "légitimes" les aspirations du peuple libyen.
L'OTAN a commencé vendredi à se préparer à prendre le contrôle de la zone d'exclusion aérienne en Libye, ses pays membres ayant accepté qu'elle prenne le relais de la coalition internationale dominée par Washington, Paris et Londres. Selon un responsable de l'Alliance ayant requis l'anonymat, l'OTAN espère pouvoir commencer patrouilles et frappes dans les deux jours.
Les avions de la coalition ont effectué quelque 150 sorties jeudi, dont près de la moitié ont été assurées par des appareils américains. "L'opération se concentre toujours sur les chars, les véhicules de combat et la défense aérienne", a expliqué le capitaine des Marines Clint Gebke à bord du navire de commandement américain Mount Whitney.
Le chef de la diplomatie britannique William Hague a déclaré vendredi que les frappes aériennes de la coalition n'avaient pas causé de victimes civiles confirmées jusqu'ici. "Des victimes civiles sont causées uniquement par le régime Kadhafi", a-t-il ajouté.
La télévision d'Etat libyenne a montré des corps noircis et mutilés qu'elle a présentés comme des victimes de frappes aériennes à Tripoli. Les rebelles dénoncent une manipulation.
Selon un rapport du renseignement américain rédigé lundi, un collaborateur de Kadhafi a reçu l'ordre de récupérer des corps dans une morgue et de les déposer sur les lieux d'une frappe de missiles dans le complexe de Bab al-Aziziya, le quartier général de Kadhafi, avant le passage de journalistes. La note, classée secret défense, a été dévoilée par un haut responsable américain ayant requis l'anonymat.
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